Ne pouvant me rendre à Quiberon le samedi pour l’avant dernière étape de D1, j’avais décidé de courir le dimanche le M d’istres : 1500m de nat, 40 km de vélo sur mes routes d’entrainements puis un tour de l’étang de l’olivier tout sauf plat ! De quoi se régaler …
Au vue de la start list moins dense que d’habitude, je me dis qu’il y a un petit truc à faire si les jambes sont là … Arrivée sur le site, première bonne nouvelle : combinaison interdite ! Seconde bonne nouvelle nico fernandez est de la fête, du coup pas de pression, il n’y a qu’à se concentrer sur moi.
Après quelques blagues avec Julien, je pars me placer sur la ligne en compagnie de Nico. Nous avons décidé de nager ensemble. Je prends un départ rapide et tout de suite nous nous détachons. C’est parti pour 1500m à deux. Nous restons cotes à cotes en essayant de nous donner la vague l’un de l’autre sans se donner des tartes (je vous jure ce n’est pas facile !).
Après avoir slalomé entre les filles parties 5’ plus tôt, nous voici à la dernière bouée. Petit coup d’œil en arrière, un nageur pointe le bout de son nez mais il a l’air décroché.
Nous finissons la natation comme nous l’avons débutée : cote à cote. J’aurai aimé prendre un peu d’avance pour effectuer un début de vélo tranquille mais la politesse et mon niveau natation m’en ont empêché.
Une transition hyper rapide et c’est parti pour 38km vallonnés en direction de la touloubre. Je sais que Nico est bien meilleur que moi en triathlon et en vélo mais je me dis que j’ai l’opportunité de prendre une leçon. Tant pis si j’explose. Je verrouille mon cerveau avec une seule idée en tête : passer la première bosse avec lui. Les premières relances en ville me font mal mais je reste bien caler dans son sillage en essayant de respecter la zone de drafting (pas question de faire ce que je déteste le plus au monde). Nous attaquons la route du delà à une vitesse qui me laisse présager une fin de course difficile … Mais bon comme dirais l’autre AQP. Nous basculons ensemble au sommet, j’ai quelques kilomètres de répits jusqu’à la prochaine partie montante.
Les kilomètre s’enchaine, et déjà nous sommes au pied de la touloubre. Nico relance mais je ne saute pas … il jette quelques regard derrière visiblement il est aussi surpris que moi de me voir lui emboiter le pas.
Nous débouchons sur le plateau et je décide de passer devant, les jambes sont bonnes alors autant en profiter et être poli ! 38 de moyenne jusqu’ici, nous n’avons pas les écarts mais je doute que derrière cela roule aussi fort ! Virage vers Cornillon, Nico repasse devant. C’est un long faux plat montant d’environ 5 km qui débute, j’essaie de m’accrocher encore mais cette fois je lache quelques mètres. De 10 m en arrière, je me retrouve à 15 … puis 20 … C’est bon j’ai sauté ! Dans la descente vers saint chamas, j’aperçois encore par intermittence Nico mais il continue à me prendre du terrain … Il reste 13 km jusqu’au parc à vélo, maintenant il faut gérer la seconde place ! Sur le retour on m’annonce 1’ derrière la tête … Je préférerai avoir des infos sur derrière mais bon déjà je n’ai pas l’air de prendre un tir trop énorme donc c’est plutôt positif.
Les derniers 8km sur la route du delà je décide de vraiment lever le pied pour préparer le chantier qui s’annonce.
T2 arrive, on m’annonce 2’30’’ d’avance sur le troisième au 25e kilomètre … Pas très fiable comme donnée mais grosso modo cela doit donner un écart aux alentours des 3’30’’-4’. Nico a posé 1’50’’, maintenant il faut garder la deuxième place …
Je décide de partit avec une gourde à la main, vue la chaleur (pas loin de 36°) cela ne sera pas du luxe. Les escaliers à la sortie du parc ne font pas du bien mais partir 2e ça donne des ailes … Je n’ai pas d’autre choix possible que de partir vite en espérant maintenir l’écart le plus longtemps possible. J’ai l’impression de revenir 10 mois plus tôt et d’être sur le marathon à cozumel tellement il fait chaud. Je passe mon temps à m’asperger les bras et la tète avec ma gourde.
Après 4km, je suis toujours 2e, le parcours s’écarte du bord de l’étang pour un aller retour de 2km. Je vais pouvoir voir ou j’en suis réellement. Un bénévole me dis que je vais croiser le premier … Bonne nouvelle, cela veux dire que je n’ai pas complètement explosé.
Je croise Nico environ 500m avant le demi tour, nous nous encourageons mutuellement … 1km de retard je trouve que ce n’est pas cher payé pour l’instant !
Je passe au demi-tour et là je prie pour croiser le troisième le plus tard possible.
J’aperçois une silhouette au loin, c’est l’italien du triathl’aix. J’ai environ 3’30 d’avance. Derrière c’est trois coureurs qui suivent à moins de 15’’ d’écart. Visiblement il est dans le dur autant que moi voir plus… Je vais avoir chaud aux fesses mais c’est faisable !
Il reste 4km avec une belle succession de bosses. Je me re concentre sur moi, maintenant plus besoin de regarder autre chose que devant. Les minutes passent, toujours personne derrière moi.
J’entame la descente vers l’étang … Plus qu’un kilomètre.
Je termine enfin la course, 2e en 2h14’, à 5’ de Nico qui remporte la course mais avec un peu plus de 2’ d’avance sur le second !
Une course qui redonne le sourire avec une prise de plaisir énorme ! Sortir devant de l’eau, arriver à accompagner un pro sur le vélo et ne pas craquer à pied derrière cela ne m’arrive pas tous les jours ! Surtout cette saison ! Et puis faire un podium au scratch sur l’épreuve où il y a 7 ans j’avais fait mon premier podium sur le super sprint (3e en cadet) ça fait un beau clin d’œil !