Malgré une année en pointillés, et surtout sans résultats, lorsque quelques jours avant le triathlon de l’alpe julien m’a proposé de faire le long, j’ai fini par accepter. Inscrits 4 jours avant la course, aucune sortie longue en vélo depuis le mois de mars bref une préparation pas franchement idéale pour une épreuve de ce type. Mais l’envie et le plaisir ont eu le dernier mot. Après plusieurs mois à galérer, ça me fera du bien de passer une journée en montagne. Au programme : 2.2km de natation, 120 de vélo avec le col de la morte, le col de malissol, le col d’ornon et l’alpe d’huez puis un semi marathon à 1900m d’altitude agrémenté de près de 300m de D+.
Jeudi 28 Juillet nous voici donc dans le parc vélo du verney pour préparer nos affaires de courses.
Après avoir soigneusement mis en places notre vélo et nos ravitos, direction le bord du lac. Cette année la température de l’eau est clémente : 14°.
Nous nous jetons à l’eau en compagnie de plusieurs centaines d’autres pingouins pour rejoindre la ligne de départ. Comme toujours à l’alpe, je me mets à droite de la ligne. Je dois avoir fais le bon choix puisque je retrouve quelques un des meilleurs nageurs et notamment Julien pousson alias pousspouss qui dirigera surement les débats…
Le départ est donné, contre toute attentes, je ne prends quasiment aucun coup et je m’habitue rapidement à la température de l’eau. Après quelques centaines de mètres, je me retrouve à l’avant d’un petit groupe, je parviens à repérer 3 nageurs qui sont déjà loins devant. Sauf erreur de ma part je suis dans le second groupe. Le premier tour se passe sans encombre, le rythme n’est pas insoutenable. Je passe en 9e position à l’issue de premier tour. Petit coucou à l’hélico au dessus de nous qui a visiblement décidé de créer quelques vagues sur le lac pour nous rendre la natation un peu plus pimenté… Je décide de reculer un petit peu dans le groupe pour profiter des pieds mais finalement cette idée n’était pas forcément la meilleure puisque au demi-tour je saute du pack. Je termine à 15’’ du groupe et sors de l’eau 14e. La plupart des favoris sont juste devant et il y’en a encore pas mal derrière !
En route pour un petit tour vélo dans l’Oisans !
Le soleil pointe déjà le bout de son nez, je décide de partir en tri fonction. Les premiers kilomètres jusqu’à séchilliene sont hyper roulants. Je me retrouve très rapidement en compagnie de Scott de filipis 3e en 2015. Je m’accroche à son rythme ce qui me permet de remonter quelques concurrents. Je sais que c’est l’inverse de ce qu’il faudrait faire vu mon niveau actuel, mais là au moins je prends du plaisir ! Nous arrivons au pied de l’alpe du grand serre, la première ascension du jour et je pointe parmis les 12 premiers.
Le début de la montée se passe bien, je gère tranquillement ma progression. Au fil des lacets, plusieurs triathlètes du futur top 20 me passent mais mon état de forme et ma connaissance du parcours vélo ne me permet pas de prendre à nouveau le risque de suivre qui que ce soit. Je débouche au sommet aux alentours de la 26e position … La longue vallée menant au pied du col de malissol est plutôt roulante, les kilomètre de cette liaison défilent rapidement et la moyenne remonte un petit peu.
La chaleur prend peu à peu sa place sur cette partie dégagée. Le col de malissol se passe sans encombres, il est plutôt court mais il poursuit parfaitement le travail de sape débuté par le col de la morte. Je décide de rouler plus fort jusqu’au sommet d’ornon car les sensations sont pour l’instant assez encourageantes !
Malheureusement l’euphorie sera de courte durée. Je remonte quelques triathlètes jusqu’à Valbonnais qui marque le début du long col d’ornon. Dans mon esprit ce dernier ne devait être qu’une formalité. Mais dès les premiers faux plat, mon corps me fait comprendre que dépasser les 3h de vélo risque d’être plus fastidieux que prévu. Je suis littéralement en travers, en quelques minutes, je suis passé de l’euphorie à la galère. A ce stade je ne m’imagine absolument pas me hisser jusqu’en haut de l’alpe… Peut être même pas jusqu’en haut d’ornon.
Je ne compte plus le nombre de cyclistes qui me doublent, je prend mon mal en patience et essaye de faire illusion. Je repense à Embrun et me dis que finalement j’ai vécu des moments bien pire là bas … Finalement après plusieurs dizaines de minutes je passe enfin au sommet du col d’ornon, j’attrape un ravitaillement au vol puis j’entame la descente sur bourg d’Oisans en espérant me refaire une santé avant la montée de l’alpe. Sur cette partie, impossible de relâcher sa vigilance, la descente est plutôt piégeuse et après plus de 4h de course il vaut mieux faire doublement attention.
Après plus de 4h10’ de course, je traverse Bourg d’Oisans et me retrouve dans la première rampe de l’alpe … Mes 53’ de l’an passé sur le CD sont clairement sur une autre planète aujourd’hui. La chaleur devient accablante, les 21 virages vont être bien longs !
Je baisse les yeux en essayant de ne pas prêter attention aux cyclistes qui me doublent. J’atteins enfin la Garde, les pourcentages vont donc diminuer un petit peu. Vu mon temps de passage je suis parti pour terminer l’ascension aux alentours de 1h20’ … Je crois que pour battre le temps de Julie sur le duathlon ça va être difficile !
Les minutes passent, les virages aussi même si j’aimerai les compter plus rapidement … Les jambes sont vraiment dans un sale état, dans un moment comme celui là tu comprends pourquoi il vaut mieux éviter ce genre de folie de dernière minute …
Je débouche finalement dans la station après 5H02’ passé sur mon cher et tendre Cento … Il est temps de poser mon fidèle compagnon et de m’élancer sur le semi marathon. 5h32’ de course, c’est parti pour 21km en trois boucles en direction de la route du col de sarrenne.
Comme prévu les jambes sont portées disparues dès le premier kilomètre… Je décide de gérer ça comme sur Iron, en allant de ravito en ravito. La première partie de la boucle nous amène du front de neige vers la route du col par un chemin vtt plutôt casse pate qui finit de détruire mes quadri … Premier ravitaillement lorsque l’on débouche sur la route, je décide de m’arrêter quelques secondes pour me refaire un semblant de santé. 1km plus loin me voici au demi tour, direction l’altiport maintenant. La bosse dure environ 800m et nous amène au point culminant du parcours avant de redescendre sur le centre de la station pour re traverser le parc à vélo et s’élancer sur une seconde boucle. Premiere boucle en 38’ soit potentiellement moins de 2h … pas extra mais c’est pas si mal à cette altitude avec mon niveau de forme.
L’entame de la seconde boucle se passe beaucoup mieux, la descente de l’altiport m’as fait retrouver une foulée correcte et je parviens à relancer mon allure. La moyenne grimpe tout doucement et mon esprit commence à segmenter le parcours … Au demi tour je rattrape julien qui marche. Je m’arrète à sa hauteur, nous échangeons quelques mots puis nous repartons ensemble. Remake d’embrun 2014 ?!
Nous passons la cote de l’altiport puis nous entamons la descente vers la station, la moyenne reste stable, les sensations ne sont pas si mauvaises que ça … pour l’instant tout va bien comme dirais l’autre.
Départ pour mon troisième tour toujours accompagné de julien. La partie « trail » vers la route de sarenne m’est fatale, explosion totale … Musculairement je suis rincé. C’est parti pour 5km de marche course pour rallier l’arrivée …
Finalement après 2h17’ je termine le semi… Un peu frustrant vu mes deux premiers tours hyper réguliers mais le manque d’entrainement sur une course comme ça ça ne pardonne pas.
Petit lot de consolation, je passe sous les 8h : 7h55’ et termine 157e au scratch (7e S1)
Une journée magnifique dans les alpes : une natation dans une eau cristalline, un parcours vélo aussi beau que dantesque, qui m’aura fait prendre une explosion mémorable dans l’alpe (1h20’ !) et un semi marathon la tête entre les sommets du massif des rousses …
Le résultat n’est pas très glorieux, mais cette fois, l’objectif était de prendre du plaisir et c’est réussi !