.. to know how to win … Live and learn from fools and from sages ! And dream until your dream come true » Aerosmith
Un mois après l’Ironman de Cozumel, il fallait bien que je m’y colle… J’avais écrit un premier résumé de cette course dans l’avion du retour mais le ton général de celui-ci ne reflétait pas vraiment l’expérience que je venais de vivre… La mystérieuse disparition de ce brouillon m’a donc permis d’en réécrire un nouveau avec un petit plus de recul.
29 novembre, il est bientôt 1h du matin, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Je repasse chaque instant de cette journée infernale en me demandant pourquoi ?! Pourquoi cette fois ci cela n’a pas fonctionné ?! Pourquoi suis-je revenu un an en arrière à marcher sur le marathon ?! Pourquoi ai-je laissé cette course et ce rêve filer entre mes doigts ?!
Mais avant de chercher des réponses, petit retour en arrière !
Lundi 23 novembre, 16h, nous atterrissons sur la petite île de Cozumel après 37 heures de voyage. Premier soulagement, les valises à vélo sont bien là ! Direction l’hôtel et c’est parti pour la séance de mécanique : il va falloir remonter entièrement les machines… Après une petite heure à galérer pour retrouver la bonne position, nous voici donc partis pour un petit tour de vélo de nuit, premier contact avec ce petit paradis !
Le reste de la semaine est dédié à la reconnaissance des parcours et à quelques séances de rappels, histoire de s’acclimater à la chaleur, à l’humidité et au vent ! Peu à peu, le décalage horaire est digéré et nous prenons nos marques sur ce petit bout de terre de 60 km de long… Petit déjeuner mexicain face à la mer, ballade en vélo sur la pointe sud de l’île, séance à pied sur le bord de mer et natation parmi les poissons. Tous les ingrédients sont réunis pour passer une semaine de rêve et faire une belle course !
Samedi 28, je dépose mon sac course à pied dans le centre-ville puis direction Chankanab pour y porter le vélo et le sac bike… Les différentes reco nous ont confirmé ce que je craignais : cette course sera loin d’être facile et rapide : natation sans combinaison, vélo toujours en prise avec un vent hallucinant et une course à pied par plus de 35° sans parler du taux d’humidité… Il faudra être costaud demain ! Une courte nuit nous attend puis ce sera le jour J !
Comme toujours, difficile de trouver le sommeil, les questions se bousculent. Un troisième dans l’année, est-ce que c’était vraiment une bonne idée ? Est-ce que j’ai fait ce qu’il fallait à l’entrainement ? Comment la course va se dérouler ? Est-ce que je vais finir ?
4h, j’ouvre les yeux, la nuit a été courte mais il faut rapidement rentrer dans « la bulle »… Je descends au petit déj avec les écouteurs sur les oreilles : le meilleur moyen de ne penser qu’à la course… Quelques fruits et mes fidèles céréales achetées spécialement pour l’occasion.
Après avoir bouclé mes affaires, je descends dans le hall de l’hôtel, dernier coup d’œil à mon portable… Et là je tombe sur une vidéo un peu spéciale faite par des nageurs du CNS sous l’impulsion de Samial. Difficile de ne pas avoir la boule au ventre quand des gens pensent à vous et vous encouragent depuis l’autre bout de la planète… En débarquant dans ce club l’an passé, je n’aurais jamais cru recevoir ça… C’est un cadeau génialissime qu’ils m’ont fait ! Et surtout, un acte qui prouve qu’ils sont bien une famille dont j’espère faire un peu partie ! J’entre donc dans la navette qui me mène à Chankanab avec un petit bout de CNS dans la tête et sur le bras gauche…
Rapide tour du vélo à la lueur de la frontale, je fixe ma nutrition et ma bombe anti crevaison, je place mes gourdes et gonfle mes boyaux… Il est l’heure de rejoindre le départ, 4 km plus au nord, avec une nouvelle navette.
Le soleil commence à se lever, laissant présager une journée chaude. Il est l’heure de mettre la sur tenue et de rentrer dans le sas de départ. Le départ sera un rolling start (chacun rentre dans un sas en fonction de son temps natation mais un seul départ sera donné. La prise de temps se fera à partir du moment où l’on passe l’arche de départ… L’organisation prévoit 6’ pour que les 1800 concurrents partent). Détail minime mais qui aura son importance un peu plus tard…
Je rentre dans le premier sas (-1h) ou je retrouve plusieurs Français. Nous échangeons quelques mots sur les conditions de course tout en regardant les pros partir… 10’ nous séparent du start.
Finalement, les officiels nous libèrent et nous nous plaçons au bord du ponton.
La corne de brume retentie. Un à un, nous plongeons. Je me mets immédiatement à nager sans savoir si c’est le départ qui vient d’être donné ou si nous devons aller nous mettre en place à la bouée. Mais après quelques coups de bras je comprends très vite que la course vient bel et bien de débuter. J’allume ma montre et en l’espace d’un instant, j’oublie tout, plus rien ne compte pour moi. La seule chose à laquelle je porte attention, ce sont ceux qui m’entourent. Le premier groupe se forme juste devant moi mais c’est évidemment trop rapide pour moi. J’intègre donc le second groupe composé d’environ 6 nageurs, l’objectif étant de prendre le plus possible les pieds sans se faire enfermer… Le courant est sensé nous être favorable mais je ne sens pas vraiment un effet positif ; j’ai plutôt l’impression que la houle de coté casse sans cesse le rythme de bras… Sous les à-coups, je finis par lâcher ce petit groupe et je me retrouve à nager seul pendant une bonne vingtaine de minutes. Je retrouve finalement des compagnons à l’approche de la transition, nous passons devant les dauphins du parc de Chankanaab puis c’est la sortie de l’eau…
Un peu plus de 52’ à ma montre… Une natation correcte pour moi surtout sans combinaison néoprène ! Si mes prévisions sont bonnes, je dois être second de la catégorie, derrière le russe… mais à combien de temps ? 5’ ? 10’ ?
En réalité, je suis bien second mais à près de 7’… un gouffre ! Ma transition n’est pas la plus rapide ni la plus efficace qui soit mais après plus de 2 mois sans triathlon, c’est bien normal. L’essentiel est surtout de ne rien oublier pour les 5 prochaines heures… J’enfile mon maillot vélo, mon casque, puis je me dirige vers mon fidèle compagnon…
Transition terminée, je m’élance pour les 182 km du parcours cycliste. Ce sera long, ce sera dur, mais c’est sur cette portion que je peux faire la différence…
Les premiers 20 km jusqu’à Punta Sur sont hyper rapides : plus de 40 km/h de moyenne ! Je commence à remonter quelques GA mais les écarts sont assez conséquents. Rapidement, je me retrouve sans plus personne en point de mire… Il va me falloir être patient, c’est un parcours usant surtout si le vent se lève ! Le vent justement… absent les premières 30’, il fait son apparition dès que je bascule sur la route de Mezcalito… Un véritable enfer. Pendant plus de 25 km, il vient de face et de trois quarts droite par rafales… la vitesse chute littéralement de 10km/h… Je me retrouve en position aéro à me battre avec mon vélo pour avancer à 30km/h sans tomber. J’espérais un vélo difficile mais là, c’est un peu trop. Je me concentre le plus possible sur mes sensations en essayant de ne pas laisser trop d’énergie dans la bataille mais je n’ai jamais vu un tel vent ! Le mistral, à côté, c’est une gentille brise et j’exagère à peine ! Après 25 km de souffrance, je passe enfin Mezcalito. Je suis épuisé et je ne m’imagine tout simplement pas subir ça encore deux fois… Petit problème, il reste encore plus de 130 km !
Je repasse devant Chankanaab après 1h45’, soit 34 km/h de moyenne… Pour améliorer mon chrono vélo, je repasserai… A ce moment-là, je me dis que le russe doit même m’avoir repris du temps. Je n’ai clairement pas les jambes aujourd’hui ! Mais une petite voix me rappelle qu’il reste encore plus de 8h de course si tout se passe bien ; il faut se montrer patient. Après chaque coup de moins bien, il y a toujours une accalmie… Je me concentre le plus possible sur la gestion de mon effort et mon alimentation mais la chaleur est telle que je suis obligé de descendre près d’un litre de boisson entre chaque ravito (espacé de 15 km chacun)… Résultat : impossible de manger suffisamment… Je sais que c’est une erreur mais je ne peux rien y faire.
Je commence à doubler des cyclistes qui entament leur premier tour, la course devient donc illisible…
Un groupe d’une dizaine de cyclistes accompagnés de deux arbitres me rattrape. Je décide de suivre leur rythme, histoire de relancer un petit peu l’allure et de ne pas trop m’écouter… J’intègre donc ce train et me cale en deuxième position pour ne pas trop subir les à-coups et profiter de la dynamique. Le jeu du chat et de la souris commence : chacun prend tour à tour les commandes du groupe, certains se rabattent dans la zone de drafting pour forcer les autres à freiner… Les premiers cartons noir tombent, un brésilien et un colombien y passent… Au moins, ici, pas de discussion : dès que quelq’uun rentre dans la zone, ça cartonne ! La moyenne remonte mais je sais que cela ne durera pas bien longtemps…
90ème kilomètre, de retour à Punta Sur, le vent s’est renforcé, c’est reparti pour 25 km d’enfer… Le groupe explose immédiatement. Je ne préfère pas regarder ma vitesse, je me contente de mes sensations. La position aéro devient difficile à maintenir mais il faut faire l’effort. Je focalise mon regard sur mes avant bras, j’essaye d’être le plus relâché possible et même si je suis planté et que j’ai mal partout, ça a l’air de fonctionner puisque je reste au contact de plusieurs gars du groupe… Je remonte même quelques pros hommes et femmes en perdition. C’est toujours bon pour le moral dans ces moments !
J’accueille Mezcalito comme une délivrance, mais elle est de courte durée. Il faut encore et toujours rester sur les prolongateurs sans jamais s’arrêter de pédaler… Je traverse une nouvelle fois la ville de San Miguel de Cozumel. J’aurais volontiers laissé mon vélo pour partir sur le marathon mais il reste encore 65 km.
Je passe à Chankanaab en 3h35’ : + 5’ dans les dents par rapport au premier tour… J’ai hâte de vivre l’explosion dans le troisième tiens ! 125 km, toujours personne de ma catégorie en vue. Curieusement, je n’y pense même plus, je suis déjà rentré en mode rallier l’arrivée qu’importe le classement. Mais quelques kilomètres seulement après le début du 3ème tour, alors que je me retrouve avec un autre français (Cyril Lecompte, qui finira second chez les 25-29 ans), j’aperçois un triathlète un peu plus loin, vélo de chrono noir, grand… C’est le russe, j’en suis sûr… A cet instant, je laisse mon cerveau sur le bord de la route, je tombe deux dents et je le passe le plus vite possible… Reste 45 km pour creuser l’écart… Même si je suis au plus mal, savoir que je suis encore dans la course et sûrement en tête de la catégorie me redonne un brin d’énergie. Dernier passage entre Punta Sur et Mezcalito, le vent s’est encore renforcé. Rester sur les prolongateurs sans tomber devient un véritable jeu d’équilibriste ! C’est dans ces moments là que j’apprécie mon gabarit de gros ! La chaleur devient vraiment étouffante, même sur le vélo. Le marathon s’annonce savoureux…
Dernier passage à Mezcalito : dans 15 bornes je vais enfin lâcher ce fichu vélo ! 5h19’, 34,42 km/h de moyenne et 6h14’ de course au total… Avec un marathon correct, le -10h est toujours faisable.
Mais à peine je pose le pied par terre, je n’arrive même pas à courir les 15m qui me séparent de la tente à transition… J’attrape mon sac, je ne pense pas avoir eu les jambes aussi explosées après un vélo depuis l’EmbrunMan 2014… J’essaye de ne pas m’affoler, je prends mon temps pour ne rien oublier puis je quitte l’aire de transition… Les sensations ne sont pas bonnes mais j’espère que cela reviendra progressivement.
Après un premier kilomètre en ville, je jette un œil à ma montre : 4’48’’. L’allure est même un petit peu trop rapide pour mon objectif. Finalement, je ne dois pas être trop mal que ça. Je décide de réguler aux alentours de 5’30’’… Mais au fil des minutes, les premières crampes apparaissent. Je perds peu à peu le contrôle… La chaleur et l’humidité n’arrangent rien à la chose…
Après 5 km et 27’ passées sur le marathon, le russe me rattrape. Je perds la première place de la catégorie mais vu que mon état de forme est proche du zéro absolu, je ne cherche même pas à répondre à l’accélération. Je décide de faire ma course et d’attendre un moment de mieux… Il reste 37 km.
Je passe le premier demi-tour avec un petit 10.8 km/h de moyenne. La course s’annonce vraiment difficile mais je me réconforte en me disant que je vais sûrement croiser Julien en retournant vers le parc à vélo. Je me traine de ravitaillement en ravitaillement. A chacun d’entre eux, je prends une poignée de glaçons que je mets dans ma trifonction et dans ma casquette pour faire baisser ma température…
1h23’ de course, j’ai à peine effectué 14 km. Plus d’histoire de chrono ni de place, finir est tout ce qui compte maintenant. Je n’ai pas vu Julien, je dois tellement être dans le coltard que je ne l’ai pas aperçu. L’entame du second tour ne me permet pas d’aller bien mieux mentalement. J’avance toujours mais ce n’est pas ce que j’espérais… A chaque ravitaillement, je marche quelques mètres… mais j’ai de plus en plus de mal à trouver une bonne raison pour me remettre à courir. Enfin, si l’on peut appeler ça courir. Je n’ai toujours pas croisé Julien, il a dû avoir un problème… J’arrive péniblement jusqu’au semi : 2h15’ de course. La chaleur est telle que je ne sens quasiment plus mes pieds. Perdu pour perdu, je m’arrête pour retirer mes chaussettes et sauver le peu de voute plantaire encore en vie… Mais le mélange eau et bitume brûlant n’a pas été très apprécié visiblement… Je n’ai plus un bout de peau sans ampoules. Le deuxième semi s’annonce joyeux ! En remettant mes chaussures, j’aperçois un Américain de ma catégorie, Talbot Cox. Il vise aussi la qualif d’après ce qu’il a mis sur Strava… Si il doit me doubler, pas question qu’il le fasse facilement… Je me remets à courir, aux alentours de 12. Je ne tiendrai pas cette allure longtemps mais c’est le déclic dont j’avais besoin pour me remettre dans le droit chemin… Enfin, à ce moment de la course, c’est ce que je crois en tout cas… La machine est relancée. Je me retrouve dans la posture du chassé, les kilomètres passent, l’américain finit par me rattraper mais je l’accroche. Il saute un ravitaillement, chose impossible pour moi… Je perds le contact et je me retrouve donc 3ème (du moins, c’est ce que je pense).
A la sortie du ravitaillement, je vois Julien sur le bord de la route. Je m’arrête. Il a abandonné après un kilomètre à pied, il est tombé en vélo a cause d’un autre coureur. Bilan : côtes surement cassées et hanche en vrac.
Quelques mètres plus loin, un Danois de ma catégorie me double. Je ne suis plus sur le podium, Julien a abandonné, je peux oublier le chrono depuis le début de la journée…
Je bascule en quelques secondes vers la facilité. Envolé l’ange qui me pousse à accélérer, place au démon qui me dit de tout arrêter. Je me trouve des excuses et j’accepte ce que mon corps réclame depuis maintenant 28 km : marcher. Il me reste un tour à effectuer. Dit comme ça, qu’est-ce que c’est un tour ?! Mais là, à ce moment précis, je ne trouve plus aucun intérêt à me faire mal pour être planté à 10 à l’heure, me trainer de ravitaillement en ravitaillement, tout ça pour finir 4ème. J’étais venu pour me battre pour un chrono et une place, pas pour me battre pour rien.
Un groupe de Françaises m’encourage, je baisse les yeux et leur fais un signe de la main pour les remercier. Mais j’ai honte de moi…
Je retrouve Julien devant notre hôtel, il décide de m’accompagner en marchant. Nous discutons de la course, comme si nous étions au ravitaillement d’arrivée… mais il reste 10 km. Il me demande où est-ce que j’en suis de ma catégorie : « Je ne sais pas, entre 6 et 10 je pense »… En réalité, à ce stade de la course, je suis 3ème…
Je vie l’épreuve différemment. Finis, le résultat et la performance. Je profite de l’ambiance, des spectateurs… La nuit commence à tomber avec, en fond, l’océan… J’ai l’impression de revivre Embrun 2014. Retour à mes vieux démons que je pensais morts et enterrés depuis le 15 août 2014…
Je franchis le ravitaillement du demi-tour, il reste 7 km. Je m’arrête pour retirer mes chaussettes et la peau qui va avec… Et là, j’aperçois Talbot, l’Américain, qui me double. Je reste planté quelques secondes sans comprendre… Il se retourne et me lance un « Congratulations for your race, man. You are on your third lap, I’m just on the second ».
« Il se fout de moi ». Je laisse Julien en plan et je me remets à courir pour le rattraper. Je me retrouve à sa hauteur, il a l’air surpris de me voir.
Nous commençons à discuter. Il me dit qu’il est dans son second tour puis il me pose plusieurs questions sur ma place dans le groupe d’âge, ma vague de départ. Je sens bien qu’il est faux… mais finalement, je me résonne. Il faudrait vraiment être tordu pour annoncer un faux tour à un autre concurrent, surtout que je ne lui ai rien demandé… Les kilomètres défilent, nous courrons à 12,5. Au moins, j’abrège cette connerie…
Mais dans le doute, je préfère passer devant lui et imprimer mon allure. On passe à 13, je me fais vraiment mal à la gueule. Je ne comprends pas pourquoi il continue à me suivre alors qu’il lui reste 16 bornes, d’après ses dires. Je me retourne et lui dis que je tente de pousser pour voir ce que ça donne. Il ne me répond pas… Il reste 2 km. Je plante une première accélération pour voir, il y répond. C’est sûr, il est dans son dernier tour ! Une fille sur le bord de la route lui crie qu’elle le retrouve à l’arrivée… Quel enf… Je mets une deuxième puis une troisième accélération, l’histoire se termine à 18 km/h. Il lâche… Je prends une dizaine de mètres d’avance mais il reste un kilomètre. Je suis en train de vivre le scénario idéal… Idéal pour une vraie bagarre, pas pour jouer une place anecdotique… La dernière ligne droite qui me sépare de la ligne arrive, enfin.
Je franchis l’arche en 11h55’ après un marathon de plus de 5h30’.
Je me retourne, Talbot arrive… Il s’effondre sur la ligne et est évacué car il perd connaissance. Fragile ce ricain ! Mais ça m’arrange qu’un tel gars n’encombre pas la finish line. J’avais rarement vu un esprit sportif aussi développé…
Je rentre à l’hôtel en boitant, ma médaille de finisher autour du cou et mon tee-shirt à la main... la tête pleine de regrets et d’amertume. Je découvre à mon arrivée que je suis 4ème du Groupe d’âge, derrière Talbot… La magie du rolling start : il est parti 30’ après moi alors que vu son temps natation il aurait dû partir sas 1. Ça relève de l’exploit…
Cela fait maintenant 1h30’ que je fixe le plafond, cherchant le sommeil… Je ferme enfin l’œil…
Lundi 30 novembre, je me réveille le corps rempli de douleurs, mes pieds sont en charpies, je suis brulé par la tri fonction à plusieurs endroits. J’espérais que tout ce que je viens d’évoquer ne soit qu’un mauvais rêve, mais non. C’est ma course. J’ai traversé la moitié de la planète pour être incapable de me faire mal. J’ai traversé la moitié de la planète pour finir au pied du podium. J’ai traversé la moitié de la planète pour rien…
Avec le recul, il n’y a pas grand-chose à ajouter. J’ai été incapable de faire ma course. Mon objectif me passe sous le nez par ma faute. Ça se gagne en 9h58’ dans ma catégorie, un temps que j’ai déjà fait. Je n’ai pas trouvé d’excuses, il faut dire que je n’en ai pas vraiment cherché. Des explications ? J’en ai plusieurs : 3 IM en 6 mois, une préparation raccourcie, une première course à l’étranger, une mauvaise hydratation nutrition et surtout un manque d’humilité face à la distance. J’ai fait beaucoup d’erreurs sur cette course mais j’ai appris… Et puis, j’ai passé des moments géniaux durant ce voyage. Alors oui, j’ai des regrets et des remords, mais si c’était à refaire, je n’hésiterais pas…
Encore une fois, mille mercis à ceux qui m’ont encouragé et qui sont restés tard dans la nuit devant leur ordinateur pour suivre le live ! Promis, la prochaine fois, j’arriverai plus tôt !
« Dream On … The past as gone »