Les affaires sont déposés au check in, le vélo est dans le parc sous sa bache, il n’y a plus qu’à…
2500 Participants sont annoncés sur cette course qui d’après la WTC (IronMan Compagnie) serai le deuxieme plus gros 70.3 de l’histoire avec notamment prés de 90 pros au départ !
L’an passé j’avais vécu une course plutôt difficile sur ce parcours c’est pourquoi j’ai essayé cette fois d’aborder cette échéance en étant beaucoup plus relâché ; Le boulot a été fait, quelques belles séances sont passées et j’arrive avec pas mal de kilomètres au compteur ; Je risque d’être un peu juste sur la fin du semi car je n’ai pas de séance à plus de 20km dans les jambes mais qu’importe, on fera les bilans demain soir !
Jour J 4h du matin, la routine habituelle débute : un petit déjeuner à base de sport dej de céréales et d’un thé vert avant de boucler les affaires. 5h30 je retrouve julien et romain pour le trajet jusqu’à peyrolles, on commence à se chambrer et à faire des prédictions sur la journée qui arrive…
Nous rentrons ensemble dans le parc où nous rejoignons Marie-Aude Fred et Arnaud. Je débâche mon vélo et positionne mes gels et barres énergétiques sur le cadre ; Rapide vérification des freins et des vitesses puis je gonfle la lenticulaire prêtée par Fredo ; ça va être le petit « challenge » du jour, après pas mal d’hésitation et sur les conseils de julien j’ai finalement mis la roue pleine malgré les 1000m de D+ du parcours … Après tout il faut bien tenter quelques fois !
Quelques minutes plus tard nous sommes sur le bord de la plage pour enfiler nos combinaisons, l’eau est annoncée à 16°, un petit air qui descend de la Durance commence à se lever. Cette année il y aura plusieurs vagues de départ : les pros et les féminines à 7h40 puis les 18-29 ans à 7h45. Suivront ensuite chaque groupe d’âge toute les 10’.
Je me place face à la bouée pour parcourir le moins de distance possible. Cette année le soleil est sous les nuages, cela évitera l’éblouissement jusqu’au demi tour natation ! La rubalise se lève, la corne de brume retentit et nous nous jetons à l’eau ! Je prend un bon départ et je m’extrait rapidement de la meute, très vite deux « pointes » se forment, une à gauche et une à droite, elles se rejoindront au demi tour … Je trouve rapidement des pieds et je me calle sur le rythme de ce petit groupe ; Très rapidement nous rattrapons les dernières féminines et nous devons slalomer entre elles … Mais à l’approche du demi tour la quantité de bonnet rose nous empêche de nager correctement, il faut aller sans cesse de droite à gauche pour les éviter et se replacer dans la bonne trajectoire ! Après le demi-tour la plupart partent sur la gauche, les groupes s’étalent, je reste sur ma trajectoire et finis donc la natation seul.
A la sortie de l’eau je me sens bien, je suis 5e de la vague.
Je retrouve mon vélo pour les 90 km autour de la sainte victoire, un parcours qui me correspond mais que je redoute car très usant ; un coup de moins bien ne pardonne pas sur ce genre de profil.
Les premiers kilomètres se font vent de face le long de la Durance, j’essaye d’adapter mon braquet pour ne pas me griller avant la première difficulté ; Les premières bouchées de barres énergétiques passent sans souci, les hostilités peuvent commencer. Je double de nombreuses femmes, d’abord des amateurs puis quelques pros que je reconnais grâce à leur dossard orange… Au fil des kilomètre je me sens de mieux en mieux, les cuisses répondent bien et les quelques faux plat passent sans encombres.
J’entame la première bosse assez serein, la lenticulaire ne semble pas me gêner, ma grande inquiétude s’estompe. Déjà le premier ravitaillement, je décide de le sauter car j’ai encore une gourde remplie au maximum cela devrait suffire jusqu’au 50e malgré la chaleur. Au 25e kilomètre je suis ‘’virtuellement’’ en tête du groupe d’âge ; Mais cela ne durera pas, je me fais doubler par un espagnol ‘’merino’’ qui semble particulièrement énervé vu la manière dont il maltraite son boitier de pédalier à grand coup de 53-11 ! Je m’accroche à son rythme jusqu’au 40e et nous commençons à doubler des pros masculins, grand moment de satisfaction de se dire que l’on a repris 5’ sur des athlètes dont c’est le métier avant la mis course !
La cote de Rians passe sans souci alors que c’est celle que je redoute le plus, je passe à l’embranchement du col des portes largement en avance sur mes prévisions, je jette un coup d’œil sur le bord de la route où j’aperçoit Denis Sophie Julie et mes parents, je les reverrai à Aix dans un peu moins d’une heure si tout continue à se passer comme ça ! La descente sur pourrières est assez dangereuse, les virages s’enchainent et se referment très rapidement ! Devant moi un pro chute, je l’évite et poursuit ma route.
Je bascule sous la sainte victoire en direction de la dernière difficulté, le col du cengle. Je continue à doubler des pros et je figure sans le savoir en seconde position du GA. 1h59 au pied du col, il me reste 31’ pour arriver sur le cour Mirabeau ! Dans la première rampe Darky m’encourage, il m’annonce ma place parmi les dossards bleu : 4e il y a donc devant moi l’espagnol, le français qui m’a doublé dans la cote de Rians et un troisième larron que je n’ai pas encore vu … Je lui revient dessus dès le premier virage et il me confirme ma position de 3e… J’effectue un gros effort dans la première partie du col avant de repasser sur le prolongateur sur le replat ; Je bascule au sommet après 11’42 ma meilleure montée … Il reste 20 km !
La descente vers le tholonet se fait à bloc, un belge m’est revenu dessus et visiblement aucun des deux ne veut laisser l’autre imprimé son rythme sur ce faux plat descendant, ma connaissance des virages et du parcours m’avantage clairement ! Les deux dernières bosses du tholonet sont déjà derrière moi, je m’alimente une dernière fois, je m’humidifie les bras et les jambes car il fait déjà très chaud et je débouche sur l’avenue des belges. 2h57’ de course, je laisse mon vélo à un bénévole et me dirige vers mon sac de course à pied au bout du parc à vélo. Je suis 3e du GA avec le 4e et 5e à moins de 10’’ derrière.
Petit cafouillage pour retrouver mon sac dans les racks (on passera sur le fait que les bénévoles sont allé chercher le sac des concurrents de leur club pour leur éviter de perdre du temps à chercher…) Finalement je m’élance sur le semi avec de bonnes sensations, contrairement aux années précédentes j’ai mieux géré ma nutrition et je ne part pas à la limite de l’hypo… Le parcours à pied est constitué de quatre boucles remplie de relances et de petites bosse casse pates (D+ = 250m), un parcours pas vraiment idéal pour les mauvais coureurs dont je fais partie…
Premier kil en 4’17’’, second en 4’05 ouch sa part fort, mais pas de calcul, j’avais prévu de partir vite sur les deux premier tours et aujourd’hui c’est ma course et rien ne peut m’arriver, je me sent fort ! Il va falloir tenir le plus longtemps possible mais cette fois je m’en sens capable !
J’arrive au premier ravitaillement où Jérôme est bénévole, il me donne de l’eau et m’encourage, je ne décroche pas un mot mais cela me fait du bien de me dire que je vais le revoir à chaque tour à cet endroit !
C’est déjà le retour sur le cours Mirabeau, J’aperçois Denis, Thomas marie Lou , mes parents et mes grands parents qui m’encouragent ; Le premier 5k est avalé en 22’ (13.5km/h) mais j’ai du mal à respirer surement en raison de ma crève attrapé en début de semaine … J’essaye de rester concentré, et de m’accroché à chaque encouragement, je suis 4e à 1’30’’ du 3e. Il ne faut pas lacher comme l’an passé !
Apparemment les deux premiers courent à 3’50’’ au kil (en réalité ils feront respectivement les 8e et 18e temps Cap au scratch) mais derrière cela semble ouvert, il faudra voir qui craque au fil des kilomètres !
Durant le second tour j’essaye de rester dans la gestion même si la chaleur devient étouffante. Peu à peu les muscles se raidissent, des crampes apparaissent dans la montée du lycée militaire ; Mais sur le plat je parviens à retrouver une foulée correcte et ma vitesse de croisière
Je passe au 10k en 5e position en 46’30 ‘’ ; Une nouvelles fois Antoine et son père sont là et m’encourage, je ne compte plus les courses où leurs paroles sur le bord de la route m’ont permis de m’accrocher un peu plus !
Le troisième tour débute, il ne reste que 10km et j’en suis à 3h45 de course … cela devrait faire un temps aux alentours de 4h35 si je n’explose pas en plein vol. Ma vitesse commence à chuter mais la présence de nombreux supporters le long du parcours permet de relancer l’allure.
Quatrième et dernier tour, le combat contre moi-même se poursuit, que c’est long 5km quand les jambes ne répondent plus ! Les derniers 2.5km se font au mental, il ne reste bientôt plus que le cours Mirabeau avant de retrouver l’arche d’arrivé…
Ça y est c’est fait ! 4h43’ d’effort pour franchir cette ligne d’arrivé à la 6e place du groupe d’age et à la 111e au scratch !
Une fois la ligne franchie, c’est un mélange de satisfaction et de déceptio qui m’envahit (oui c’est assez spécial comme sentiment !)
Satisfait d’avoir réussi cette course, satisfait d’avoir améliorer mon chrono, satisfait de ma place mais terriblement déçu aussi car il ne m’aura manqué que 10km cette année pour faire une course pleine…
Que dire de plus, j’améliore tous mes chronos, je bats quelques pros au temps final, je me rapproche de la qualification pour le championnat du monde groupe d’âge (2 places dans ma catégorie) et je ne suis qu’à 10’ du podium …
J’ai beaucoup appris sur cette course, notamment sur la gestion de la nutrition où je pense avoir franchi un cap et sur l’approche de la compétition !
Il va falloir repartir vers de nouveau objectif, surement Embrun comme prévu à moins que le mirage d’une nouvelle tentative de qualification m’attire ailleurs … à suivre !
Un grand merci à tous ceux qui m’ont encouragé tout au long des parcours et que je n’ai pas cités dans ce résumé !
