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22/07/2014

Acte I

posté à 18h14 dans "Saison 2014"

Cette année pas de fête de la musique au programme du 21 Juin mais deux (voire trois compétitions).


Samedi, réveil 3h dans un petit hotel de valence, la nuit a été courte mais il faut déjà commencer à se préparer. Au programme du jour : l’ardéchoise, une cyclo (course de vélo) de plus de 220km pour 12 cols et 4500m de dénivelé.
A 7h Je rentre dans le sas de départ en compagnie de julien, il fait beau et déjà très chaud. D’ailleurs une alerte canicule a été lancé, de quoi fignoler notre bronzage cycliste sachant qu’il va falloir passer 10h sous le cagnard.
Le départ est donné à 7h30 plus de dix milles personnes sont annoncée, autant dire que cela bouchonne un peu mais après quelques minutes nous voilà parti.
J’effectue la première montée avec julien dans ma roue, on double, on double et on double encore. Légèrement en sur régime je poursuis mon effort pour tenter de reprendre un bon groupe (les favoris étant parti quelques minutes avant nous) pour la suite de la journée.
Les deux premiers col sont passés sans encombre, le compteur affiche 32km/h de moyenne au km 40 ( sommet du col des nonières) mais on décide de laisser filer le groupe dans le quel nous sommes pour faire la sortie à notre allure et surtout sans être abrité car à embrun pas question de prendre une roue.
Nous arrivons dans un petit village décoré pour l’occasion, à l’entrée un grand panneau avec écrit « Bienvenue en enfer » suivi du dénivelé et de l’altitude du prochain col … Charmante attention.
Les jambes commencent à picoter, et la montée se fait à l’économie car en haut il ne restera pas moins de 9 cols et 150 km.
Après un arrêt au ravitaillement au sommet de ce troisième col ( mezhillac ) nous bifurquons définitivement sur le parcours de 220km. J’ai bien tenté de raisonner julien mais dans ces moments là, nous sommes plus con l’un que l’autre…
Après une longue descente, nous voici au pied du quatrième col, malgré notre état plutôt mauvais nous doublons pas mal de gens qui nous avait doublé sur le plat. Serions-nous devenus des grimpeurs ? Non faut pas rêver, on est juste tombé sur des gens dans un état encore pire que le notre. Nous poursuivons tranquillement notre remonté jusqu’au pied du gerbier de jonc. Pour l’instant nous sommes à 28 de moyenne aux alentours de la 200 e place.
Pour ma part, j’ai bien récupéré et j’entame cette montée plutôt confiant. Le début se passe bien mais je décide de rester avec julien. La montée s’annonce longue, trois cols s’enchainent sans descente pour arriver au point culminant du parcours au km 130. Il est midi et le soleil tape fort, nous buvons énormément mais la chaleur es difficilement supportable. Après plus d’une heure d’ascension nous arrivons face au gerbier de jonc, source de la Loire. Pas le temps d’admirer une longue descente se profile devant nous.
Nous passons au second contrôle en 6h15, il reste encore 70 km et 5 cols. Les jambes sont lourdes et s’alimenter devient difficile avec la chaleur qui nous oblige à avaler une grande quantité d’eau.
Les kilomètres et les cols défilent, à force on ne compte plus, c’est dans ce genre de moment ou l’on se demande vraiment ce que l’on fou sur le vélo que la motivation prend tous son sens, pas question d’arrêter, il faut le faire. Pourquoi ? Pour qui ? Il n’y a pas vraiment de réponse à ça, plutôt des images qui traversent l’esprit : embrun, le plan d’eau, l’Izoard. Durant ces instants les jambes se font plus légère, la chaleur moins écrasante. Puis le cerveau chasse tous ça et les douleurs et la lassitude reviennent.
Dans le dernier col je décide de laisser Julien, il ne reste plus que 30 km et l’arrivée se fera en faux plat donc je peux y aller. J’essaye de remonter quelques concurrents, mes jambes répondent plutôt bien et le cœur suit. Je me dis qu’à embrun je serais déjà entrain de courir sur la digue. Je chasse rapidement cette idée car là je ne me vois pas partir sur un marathon mais plutôt me plonger dans une piscine ! Mais quelques kilomètres plus loin gros rappel à l’ordre de mon corps, plus rien, énergie proche de zéro. Encore une belle hypo que je n’ai pas vu (ou su voir) venir. J’avale un gel puis une barre en espérant combler le déficit caloriques mais je sais qu’après plus de 8h d’efforts le déficit doit être énorme. Les derniers kilomètres en faux plat sont désagréables, plus possible de m’assoir sur ma selle, plus de jus bref un sale moment !
Km 219 flamme rouge, je lâche les quelques watts qu’ils me restent pour rentrer dans le village, je franchis la ligne en 9h32 au chrono officiel soit la 274e place scratch et 57e dans ma catégorie.
Une bonne sortie en compagnie de mon partenaire d’entrainement (et de connerie) qui nous permet d’accumuler du dénivelé !

 


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